Dernièrement, le liège fait son retour en tant que revêtement mural chic. Cela me fait toujours penser à l’un de mes espaces historiques préférés, la chambre parisienne de Marcel Proust au 102e boulevard Haussmann. Pour Proust, le liège n’était pas seulement un matériau esthétique, mais un bouclier littéral contre le monde extérieur.
Le roman de Proust était une exploration de la mémoire et de la subjectivité, et de même, écrire son roman était une expérience totalement intérieure. Il a manifestement estimé que pour écrire, il devait bloquer le bruit énervant du monde extérieur. Ainsi, Proust tapissait sa chambre de panneaux de liège qui, selon lui, servaient à la fois d'insonorisation et d'une sorte d'éponge à poussière. Il a également fermé ses doubles fenêtres et a fermé ses lourds rideaux de satin bleu - le mec ne plaisantait pas pour bloquer le monde. Sa seule source de lumière était une lampe à l'ombre verte. Peur de sécher l'air avec un chauffage artificiel, Proust était assis avec un manteau doublé de fourrure sur ses pieds. Au moment où il a déménagé - contre son gré, en 1919 - les murs et le plafond en liège étaient noirs de crasse et de suie.
Donc, évidemment, Proust était une sorte de cas spécial. Il a choisi le liège non pas pour son esthétique ou (évidemment) sa durabilité (bien qu'il soit durable!), Mais parce qu'il pensait qu'il isolait la pièce du bruit et absorbait les poussières nocives. Le liège a peut-être également servi à adoucir littéralement les bords durs de son existence. Ce qui, si vous y réfléchissez, est une très bonne fonctionnalité pour une chambre.